Il y a plus d'un an, je découvrais ce chorégraphe dans Gravité au théâtre de Sartrouville, un enchantement, une découverte. C'est pourquoi j'ai pensé faire plaisir aux adhérents en choisissant son nouveau spectacle dans ce mythique théâtre qu'est le Châtelet....Non,.... Heureusement, après un instant de panique, 10 personnes se sont inscrites, elles ont bien fait!
Je l'ai revu hier soir sur la cinq, dans l'émission d'Ali Rebeihi, un tout petit monsieur, à peine 50 kgs! tout simple et fort aimable.
Ce ballet retrace avec dynamisme et ou douceur l'histoire humaine grace à une danse "musclée", athlétique, moderne et sensible à la fois. J'ai adoré certains passages forts comme les Amazones et leurs flèches, le vol d'Icare, l'enfermement et la délivrance du Minotaure. Quel magnifique duo!
Tout est réglé au millimètre près, à la note près: les mouvements des bras et des jambes, la musique, très belle oeuvre d'un des anciens Daft Punk, parfois même romantique et cerise sur le gâteau, des videos poignantes, comme ces mains qui se tournent et se retournent ou ces visages imparfaits de danseurs virtuoses mis ainsi à nu.
Et l'humanité continue dans la violence....en montrant ces vidéos de guerre.
Une équipe soudée: danseurs, chorégraphe, compositeur, chef d'orchestre, musiciens, vidéaste....
Des applaudissements bien mérités.
Annick S
Des photos à suivre



Mythologies d’Angevin Preljocaj au Théâtre du Châtelet
C’est d’abord la force du groupe qui emporte. Dans cette chorégraphie puissante, réglée au cordeau, où chaque élément, du costume à l’éclairage et à la musique (créé sur mesure par l’un des créateurs du groupe de musique électronique Daft punk), concourt à un même élan. La lumière, toujours en demi-teinte, sculpte les corps, tandis que les accents symphoniques nous entraînent crescendo dans une communion au monde. Preljocaj (ici avec sa troupe et le concours des danseurs du ballet de l’Opéra national de Bordeaux) s’inscrit dans la lignée d’un Béjart et de son Sacre du printemps (dont il chorégraphia d’ailleurs une interprétation), avec cette danse moderne, presque anthrolopologique qui nous parle, en une gestuelle affirmée et rythmée, de vie et de mort, d’amour et de haine. Les corps des danseurs, drapés de blanc ou de couleur impriment en nous comme une longue méditation qui parle à à nos sens et à nos tripes. Puisant au patrimoine des mythologies antiques des grecs aux Mayas…, Preljocaj nous rattache à cet alphabet universel qu’est le mythe. Le chorégraphe mêle, en une série de tableaux interrompus, les références et les civilisations. S’il est parfois malaisé de distinguer les sources, ce fil rouge réveille chez le spectateur, touché au plus profond, le sentiment atavique d’une commune appartenance. Point d’orgue de cette célébration presque tribale, les visages des danseurs sont projetés en toile de fond, cadrés au plus serrés. Battements de cils, frémissement de peau, leur regard palpitant et ouvert s’offre au nôtre, dans une bouleversante rencontre de l’humanité nue. «Le visage est ce qu’on ne peut tuer… » écrit Emmanuel Lévidas, cité par Preljocaj dans ses sources d’inspiration. Comme un message d’espoir alors que défilent en final sur l’écran des images de guerre. Humains capables d’amour et de violence, de création et de destruction, que ferons-nous de ce monde ? En choisissant d’achever son ballet sur une note pessimiste, le chorégraphe nous laisse aussi avec cette question. Elisabeth (avec Maud et Margaux)
je ne veux pas être influencée par ce qu'a écrit Annick pour donner uniquement mon ressenti et non raconter l'histoire de cette création .
Je ne connaissais rien sur l'auteur ni sur le compositeur moderne !
Ce fut une grande découverte qui a nécessité pour moi d'aller faire des recherches sur les 2 troupes qui ont participé à la création de ce ballet moderne , sur le compositeur thomas Bangalter créateur de daft punk et le chorégraphe Angelin Preljocaj .
le résultat est époustouflant de beauté , les danseurs ne sont que grâce , légèreté , prouesse technique , les musiciens excellents et la musique nous emporte par sa connexion avec la danse .
Les costumes sont magnifiques , le décor sobre et se mariant à la perfection avec ce qu'on voit .
Ce mélange de mythes fondateurs et de rituels contemporains nous amène à réfléchir sur notre quotidien ...est on encore entrain de créer des mythes qui perdureront ???
Je vais de ce pas me replonger dans la mythologie ,à travers chaque art on s'enrichit !
Une fois de plus merci Annick pour tes choix éclectiques .
Dominique me dit avoir été emporté par ce ballet alors qu'il n'aurait pas choisi ce genre .