Alexis Michalik signe une nouvelle mise en scène sur le thème de l’immigration dans laquelle on reconnaît tout de suite sa « patte » : Les comédiens endossent de multiples personnages dans un décor évoluant sans cesse sans qu’on ne perde rien de l’intrigue qui nous mène de bout en bout à un rythme qui ne faiblit à aucun moment.
Un jeune homme est retrouvé inconscient dans la jungle de Calais et n’a que son passeport. Petit à petit, il va retrouver la parole, la mémoire et, grâce à des amis, candidats à l’immigration comme lui, avancer dans l’existence jusqu’à s’intégrer socialement en ouvrant un restaurant et fonder une famille.
Hélas, tous ses souvenirs ont été fabriqués à partir de ce passeport qui n’est pas le sien et donc, toute son existence a été reconstruite sur une identité qui n’est pas la sienne.
Ce rebondissement m’a fait penser à « Eldorado » roman de Laurent Gaudé, dans lequel un garde-côte de Lampedusa abonne tout à la retraite pour vivre la traversée d’un migrant.
Les comédiens sont tous excellents et enchaînent les rôles sur un rythme endiablé.
La jungle de Calais est évoquée avec justesse, tant du point de vue des migrants que des forces de l’ordre chargées du maintien de la sécurité. Le parcours des migrants demandeurs d’asile est aussi pointé comme un véritable parcours du combattant où chaque étape à franchir semble hors d’atteinte.
Une pièce pleine d’humanité et d’espoir tant notre héros va être secouru, entouré et accompagné.
La question du racisme est bien sûr abordée à travers un personnage qui progressera et sera amené à réfléchir sur sa position.
J’ai en revanche un peu moins apprécié le côté didactique de la pièce et la leçon de morale du genre « mettez-vous à notre place » mais peut-être que tout le monde n’a pas eu cette réflexion.